jeudi, mars 23, 2006

Critique de Michel Bélair: Réponse à Philippe


Pour faire suite à mon envie précédemment mentionnée de retourner à l'écriture de lettres, je commence dès aujourd'hui. Suite à la publication de la critique de Michel Bélair sur le film André Brassard: Le diable après les cuisiniers, un fidèle lecteur de mon petit machin journal cybernétique (mon coloc, soyons honnête...), m'a demandé ce que je pensais du livre de Mouawad, sujet d'éloges de M Bélair, au détriment du film... Je te répond donc dans les lignes qui suivent, Philippe.

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Cher Philippe,
Je te répondrai brièvement en deux points. D'abord, oui, j'ai lu le magnifique livre de Mouawad. Fondamental pour comprendre le théâtre de Brassard, même le théâtre québécois. Mais, c'est un livre. Ce qui m'amène à mon deuxième point: la critique de Bélair me semble en cohérence avec les ayatollahs littéraires (pensons aux commentaires obsessifs/excessifs à la sortie des Lord of the Rings) Effectivement, le film sur Brassard est moins touffu d'informations, de didactisme, d'anecdotes que le livre. Mais, ce que l'on perd d'un côté, on le gagne de l'autre. Le film déploie une dimension métaphorique que le livre n'effleure pas, n'étant pas sa mission de toute façon. Par le montage alterné entre les ateliers sur Racine et les entrevues avec le metteur en scène, le portrait montre Brassard qui met en scène sa passion, son goût de travailler le théâtre. Puis, comme toute passion, il y a une fin déchirante, l'abandon: Brassard qui attend seul dans son appartement de retomber en amour.
On peut certainement comparer les pommes et les oranges, suffit d'être juste et honnête en avouant dès le départ que l'on compare des fruits différents...
Croc Blanc a.k.a. la parade du loup a.k.a. content d'écrire une première lettre depuis longtemps