mardi, mars 14, 2006

Film du jour : Through a Glass Darkly


Through a Glass Darkly, 1961 - Ingmar Bergman

Int. Matin. Petite maison sur une île.

Une jeune femme, Karin, entend des voix. Elle monte lentement vers une chambre vacante : vieux plancher de bois, tapisserie en lambeaux, murs délabrées. Au loin, résonne les appels constant d'un fort - la voix guide (deus ex machina, toujours le sacré chez Bergman). Karin regarde par une fenêtre l'infini d'eau entourant la maison, sur lequel se réflète la lumière du jour. Elle se blottit prêt d'un mur, avec la délicatesse. Alors que le son du fort résonne toujours en métronome, la voix mystique réconforte Karin, la sensualise: elle enlève sa robe de chambre et se caresse. Elle reprend vie.
***
Poid : Bergman offre l'essence du son au cinéma, l'indemne. Il le transforme en espace. Chaque appel du fort meuble les vides qui l'entourent: la chambre inhabitée, l'horizon de la fenêtre, les trous dans les murs, l'âme de Karin.
Contre-poid : Le son cyclique du fort face aux agissements ératiques de Karin.
Croc Blanc a.k.a. grosses canines