mercredi, mars 15, 2006

Film du jour : Le feu follet

Le feu follet, 1963 - Louis Malle
Drame existentialiste qui se termine par le suicide inévitable du protagoniste principal Alain Leroy (Le roi est mort, vive le roi !), incarné par le sublime Maurice Ronet, que je n'ai jamais vu aussi résonant. Exemple à suivre pour la musique de film: impossible d'inscrire les Gymnopédies de Satie sur une piste sonore après avoir vécu probablement le meilleur film de Louis Malle. Truffaut en dit d'ailleurs de très bons mots dans le recueil d'articles Les films de ma vie.
Le film comporte une des très bonnes scènes de cinéma que j'ai eue la chance de connaître, digne de l'ouverture du Mythe de Sisyphe par Camus : «Il n’y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide». Maurice Ronet se trouve seul, désespéré, dans sa petite chambre encombrée, où germe le goût de mourir. Un fusil comme opportunité l'accompagne dans sa solitude. Il se dirige devant un large miroir couvrant la presque totalité d'un mur. Son reflet glisse sur des photographies, puis sur une date, marquée à main levée: la date de son suicide à venir - chronique d'une mort annoncée. Comme dit le copain Dédé dans l'odyssée Belzébuth: Un pessimiste avec une grosse tête, qui avait d'la suite dans les idées.
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Coïncidence fatigante. Écrire un court texte sur le suicide alors que joue Mourir pour des idées de Brassens. Pas de hasard. Pas de message ni de signe. Juste un peu d'embarras.
Croc Blanc a.k.a. en attendant d'être un bon gars