jeudi, avril 27, 2006

Histoire du matin : La mort vous va si bien...

Un homme qui sait qu'il va mourir bientôt ; l'ironie avec laquelle il irait revoir une dernière fois les gens et les objets qui lui sont familiers.

Nathaniel Hawthorne, Idées et germes de nouvelles, page 29

***
Rencontre.
Une grande histoire qui défile sur une petite bobine dans ma tête depuis longtemps.
Un seul lieux. Plusieurs histoires.
Dernier amour. Dernière brosse. Dernière Cène.
Pour une dernière fois.
Croc Blanc a.k.a. Dances with Wolves

Prémisse de travail : L'artiste du Beau

Ainsi en est-il des idées de l'imagination, qui semblent si aimables à celle-ci et sans commune mesure avec tout ce que les hommes jugent de valeur. Au contact du Pratique, elles s'exposent à être brisées et anéanties. Il est requis que l'Artiste de l'Idéal possède une force de caractère qui semble à peine compatible avec sa délicatesse ; il lui faut garder foi en lui-même, alors que le monde incrédule l'assaille de son scepticisme absolu ; il lui faut s'élever contre l'humanité et être à soi-même son seul disciple, aussi bien en respect de son propre génie que des objets vers lesquels il tend.

Nathaniel Hathorne, L'artiste du Beau, page 18

***

Un petit livre lumineux l'art et l'éphémère.
Et ce n'est pas une question de génie.
Comme disait Brel, il n'y a que le travail qui compte.

Croc Blanc a.k.a. tête de cochon a.k.a. un louchon, comme dirait Napoléon D.

mercredi, avril 26, 2006

Journal de bord : Gilles Pelletier, page 4

OBJECTIF :

¤ Définir Gilles Pelletier comme acteur important dans la définition de la culture canadienne française à travers son travail d’acteur et de fondateur d’une compagnie théâtrale.
¤ Partir de son expérience comme métaphore du cheminement socioculturel québécois.
¤ Parvenir à montrer un homme dont les passions s’éloignent graduellement de lui : le théâtre, la navigation, un Québec souverain…
¤Explorer la métaphore du Simple soldat, , le combat du petit
canadien français. D'autant plus que dans le Télé Théâtre de la pièce de Dubé, Gilles Pelletier est absolument incroyable.

1 - LE MÉTIER D’ACTEUR
En partant de pièces dans lesquelles Gilles Pelletier à jouer, établir les moments clés de sa carrière et les concepts qui animent son jeu :

A – CONCEPTS
¤ Le texte : L’apprendre, puis le désapprendre.
¤ La méthode : Non pas l’addition des «Il faut que…», mais le chemin parcouru.
La mémoire des situations, de l’évolution des personnages.
¤ Respiration : Secret de ce que vit le personnage.
¤ Partenaire : Découvrir la vérité du personnage par l’autre, par les regards.
¤ Metteur en scène : Aider l’acteur à renouveler son jeu, sortir de ses automatismes.
¤ Technique : Se libérer par la technique.
Revenir aujourd’hui aux petits détails.
Pas de style sans naturel.
¤ Public : Théâtre comme art de révélation.
Le tenir sans artifice.

B - POINTS TOURNANTS
¤ Ses débuts en jeu, s’amusant à répéter chez lui avec sa sœur Denise Pelletier
¤ Première pièce à St-Jean d’Iberville, où il se sent vide devant le public, en état d’imitation sans générosité.
¤ Moments de révélation vers la maîtrise de son travail pour toucher le public :
- Par la présence dans Le temps de vivre
- Par l’énergie dans Brutus
- Par La parole dans Six personnages en quête d’auteur
¤ Moments grâce : Découverte de sa capacité à acter.
Parvenir parfaitement à être vrai sur scène, une certaine transcendance de la technique pour parvenir à l’incarnation totale.

2 – PAROLES CITOYENNES
Les différents étapes dans la vie et la carrière de Gilles Pelletier épousent de près l’évolution du Québec. Il a été témoin et acteur de son effervescence culturelle, participant à la prise en charge du peuple, jusqu’à l’activisme politique. Il incarne aujourd’hui un certain désillusionnement face à la réalisation du projet souverainiste, demeurant toujours convaincu de ses idées.

A – RACINES :
Provenance d’une famille «mi bohème, mi intellectuelle». De descendance d’agriculteur. Partage sa vie entre la terre agricole et l’eau pour naviguer. Il entre même dans la Marine française pendant le Seconde Guerre mondiale.
B – TÉMOIN ET ACTEUR :
Participe à l’effervescence culturelle du Québec à partir de la Deuxième Guerre mondiale en tant qu’acteur. Il poursuit sa passion maritime pour le reste de sa carrière, au point tel que ses escapades estivales en bateau l’obligent à refuser des rôles. Ses épisodes en bateau ne sont cependant pas des fuites, mais plutôt des moyens de se retrouver
C - RESPONSABILISATION :
Construire le Québec de demain par l’éducation : instaurer une culture commune.
Il forme la Nouvelle Compagnie Théâtrale avec Georges Groulx et Françoise Gratton, sa conjointe.
D - ACTIVISME :
Il participe à des événements culturels à saveur politique pour manifester sa ferveur souverainiste. Exemple marquant : Discours de la St-Jean Baptiste par Gilles Pelletier, sur les plaines d'Abraham, Québec 23 juin 2001. (Voir l’Annexe pour texte complet).
E – INTERROGATION :
Se questionne aujourd’hui. La formation d’un État québécois est-il toujours possible ? souhaitable ?
***

* ANNEXE

Discours de Gilles Pelletier - 23 juin 2001

Un peu plus haut, un peu plus loin,
On veut tous aller un peu plus haut un peu plus loin.
On rêve tous de vivre vieux et en santé,
De faire le tour du monde.

On rêve aussi de gagner à la loterie
Et de rencontrer l'amour de sa vie,
Y en a même qui osent rêver d'un pays.

C'est bien de rêver,
C'est là que ça commence;
Mais c'est pas là que ça finit.

J'suis un vieux capitaine,
J'ai sillonné les eaux du fleuve et du golf Saint-Laurent,
J'ai bourlingué dans tous les théâtres
Vous m'avez accueilli chez vous, au petit écran,
Mais ce soir, sur les plaines d'Abraham,
C'est le Québécois qui est sorti.

Ce soir, j'suis v'nu vous dire
De prendre vos rêve pour la réalité,
Et la seule façon d'y arriver,
C'est d'aller un peu plus haut, un peu plus loin.
Évidemment, quand on marche vers son destin,
Faut avoir le pied marin.
Si on veut pas se mouiller,
On peu toujours rester au quai.

Ce soir, je m'adresse à tous les Québécois
Qui ont envies de bouger,
Et aux jeunes, en particulier.
J'vous trouve beaux, les jeunes
J'entends votre désir,
J'vous sent prêts à vous embarquer

J'vous sent prêt à vous embarquer
Alors que moi, faut bien le dire,
J'ai passé l'âge des grandes traversés en solitaire;
J'ai besoin d'un équipage;
Sans équipage, j'peux plus prendre la mer.

Ce soir, je suis venu vous dire
Que j'ai besoin de vous.
Je rêve de naviguer avec vous,
Mais parfois, y'a d'la brume,
Et mon horizon est bouché.

J'veux pas casser l'party
Mais j'vais quand même vous l'avouer,
Parfois, quand je pense à vous,
J'ai le cœur serré :
Quand vous décrochez,
Quand vous cherchez des paradis,
Parfois, à ces moments-là,
Je m'demande, si on vous a assez aimés.
Si on vous l'a assez dit.
Et puis parfois,
Quand j'vous entends parler,
J'ai un peu peur.

Vous. vous m'inquiétez;
Vous dites que l'français est rebelle,
Qui s'laisse pas facilement apprivoiser,
Mais toutes les langues ont leurs difficultés.

Le français, c'est la clé d'notre identité.
Si vous l'aimez,
Il vous tiendra toujours la main,
Alors que si vous n'l'aimez pas assez,
Un jour, il en mourra,
Et vous serez orphelins.

Vous devez vous dire :
« Hé! le vieux! arrête tes grands sermons »
Ne le prenez pas mal,
J'suis pas v'nu vous faire la leçon,
Non! Non! Non!
Ce soir, j'suis v'nu vous dire
Que le Québec a besoin de vous.

Je vous entends et j'ai confiance;
Je sais qu'au delà des générations,
Nous partageons le même élan,
La même passion;
Si vous voulez,
Nous naviguerons sur le même voilier;

J'resterai à la barre
Pendant que vous grimperez au grand hunier.
Nous jetterons l'ancre
Pour accueillir ceux qui ont le désir de faire le voyage avec nous;
Au passage, nous saluerons toutes les nations
Qui ont pagayé sur ces eaux,
Bien avant nous.

Nous naviguerons sur les plus grands océans
(Les humains sont partout)
En n'oubliant jamais
Que l'chemin du monde
Passe d'abord par chez nous.

Sans les vielles souches comme moi,
Et les jeunes pousses comme vous,
Y'a pas d'voyage,
Y'a pas d'rêve,
Et y'a pas d'rendez-vous.

Ce soir, j'suis v'nu vous dire
Que le pays à besoin de nous.
Bonne fête Québec !
Croc Blanc a.k.a. à pas de loup

Chronique DVD : Spécial Québec

Les États nordiques, Denis Côté,
Nihilproductions – 2005

Essentiellement fiction : Après une vingtaine de minutes sans dialogue, s’éteint le répétitif son électronique d’un cardiogramme, alors qu’un fils met fin à la vie mécanisée de sa mère en phase terminale : une mise en scène pudique, d’autant plus violente. Débute ainsi le voyage initiatique de Christian, laissant tout derrière lui, pour aller refaire sa vie à l’autre bout du monde : Radisson, à la limite extrême de la Baie-James.

Surtout documentaire : Exploration de sa terre d’accueil, interaction avec ses habitants, expérimentation des rituels... même fractures du récit, laissant parole à des jeunes de la localité à propos de leurs rêves d’avenir, le rapport à la mort.

Retour à la fiction, au moment où germe une promesse de renaissance pour Christian, vient l’inévitable chute. Comme quoi, tôt ou tard, construire sa vie sur des morts mène à sa perte…

Jimmywork, Simon Sauvé
Atopia – 2004

Pour effacer ses dettes familiales, Jimmy Weber se prétend producteur américain de commerciaux pour la télévision auprès du Festival Western de Sainte-Tite. Devant le refus de l’organisation de lui offrir un contrat de promotion pour l’événement, Jimmy, accompagné de ses compasses, jette son dévolu sur leurs cargaisons de bière : les prendre en otage pour demander une rançon. Mais, un plan risqué est toujours à un chien près d’échouer…

Une arnaque lamentable digne des Frères Coen, dans un mélange de fiction et documentaire à la Gilles Carle, mettant en scène un Bukowski bien de chez nous.

Roger Toupin, épicier variété, Benoît Pilon
Amazone Film / Cinéma Libre – 2003

L’épicerie variété du coin - le commerce familial des Toupin - ferme. Peu à peu, autour de Roger Toupin, s’effacent les traces de son passé, vers un nouveau jour, un nouveau quartier, une nouvelle vie : les voisins déménagent, sa mère vieillissante est placée dans un centre d’accueil, il quitte sa demeure de longue date. Que reste-t-il de ses amours, à Roger ? Un ami et ancien client le visite de temps à autre à son nouvel appartement.

Pour voir les racines du Plateau Mont-Royal s’assécher tranquillement : la fin d’une époque.

Croc Blanc a.k.a. un loup dans la bergerie

jeudi, avril 20, 2006

Film du jour : The Virgin Spring

The Virgin Spring, Ingmar Bergman - 1960
Ext. Jour. Forêt.
Une jeune fille ingénue, Karin, traverse une forêt pour aller porter jusqu'à l'église les cierges attendues par le prêtre. Trois frères itinérants la séduisent de leur simplicité et désarmement dans les bois. Elle décide de les nourrir, de dîner avec eux. Après le repas, les deux aînés se rapprochent de leur proie. Impossibilité à contenir leurs pulsions, ils violent Karin. Le corps du chef de bande repose sur sa victime, au visage couvert d'ombre-honte. Il se relève. La lumière jaillit, caresse le visage de Karin, souillée. Marquer physiquement par la lumière une transformation physique et psychologique.
Croc Blanc a.k.a. El Lobo

Histoires du matin : Simone Weil

LA PESANTEUR ET LA GRÂCE
Simone Weil
Plon. 1947 (1999). 206 pages

***
Action et réaction.
Partir des mots de l'auteur pour continuer une pensée cinéma.
Ouverture

La création est faite du mouvement descendant de la pesanteur, du mouvement ascendant de la grâce et du mouvement descendant de la grâce à la deuxième puissance. [page 10]
***
Il faut se déraciner. Couper l'arbre et en faire une croix, et ensuite la porter tous les jours. [page 50]
- Porter sur son dos le poids de son déterminisme et conditionnements. Accepter son passé absolu, l'amener avec soi sur son chemin de croix.
***
Pour tout acte, le considérer sous l'aspect non de l'objet, mais de l'impulsion. Non pas : à quelle fin ? Mais : d'où cela vient-il ? [page 56]
- Construire le personnage : Ne jamais perdre ses motivations profondes. Vers la cohérence.
- Travail d'écriture : Ne jamais masquer ses motivations profondes. Ne pas avoir peur de l'autre, sa réaction. Être honnête avec son écriture.
***
Pas de trace de «je» dans la conservation. Il y en a dans la destruction. «Je » laisse sa marque sur le monde en détruisant. [page 83]
- Créer sous le regard du Conseil des maîtres - l'assemblée de ses influences - et ne pas s'arrêter devant leur déception. Briser les règles des guides.
- S'arrêter et répondre à Qui suis-je ?, pour ensuite dépasser ses préconceptions sur soi. Se détruire, détruire son image du moi, pour se rapprocher de soi. Chemin vers la création intègre, la vraie parole.
***
La métaphore de l'élévation correspond à cela. Si je marche au flanc d'une montagne, je peux voir d'abord un lac, puis, après quelques pas, une forêt. Il faut choisir : ou le lac ou la forêt. Si je veux voir à la fois le lac et la forêt, je dois monter plus haut. [page 116]
- Monter assez haut pour arrêter de regarder son reflet dans l'eau (Narcisse) et dépasser les branches qui obscurcissent notre vue. Monter jusqu'au sommet, son sommet, pour regarder avec honnêteté sa forêt et son eau. Monter sa montagne pour voir son vrai visage : se révéler à travers le travail.
***
Idée pythagoricienne : le bien se définit toujours par l'union des contraires. [page 118]
- Le montage comme Pythagore : Jaillissement de l'idée entre les plans, par la souture.
***
Méthode d'investigation : dès qu'on a pensé quelque chose, chercher en quel sens le contraire est vrai. [page 120]
- Ne pas avoir peur - donc, accueillir - de se projeter son propre contrechamp.
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Croc Blanc a.k.a. sur la piste du loup...

mardi, avril 18, 2006

Film du jour : Asylum

Asylum, 1972 - Peter Robinson

Documentaire. Dans une maison londonienne, patients et docteurs cohabitent sous l'influence théorique du psychiatre R.D. Laing dans un espace communal éliminant la hiérarchie traditionnelle de consultation. Le quotidien de la Communauté Archway.

Dialectique du film: possibilité de se développer, se découvrir par la rencontre avec les autres au coeur de la maison - lieu essentiel pour établir les réseaux de contact.

***

Implication théorique.

Regard sur le travail de Laing par le Dr. Donald Moss du NYU Psychoanalytic Institute:

R.D. Laing disrupted the paradigm of analyst as subject and patient as object that had shaped clinical theory from Freud on. Laing insisted on a practice based on identification, not on objectification. The authority of one's interpretation was to be grounded in either a momentary or prolonged participation in the other's condition.

Int. Soir. Communauté Archway. Cuisine.

Intégration palpable du conceptuel. Avec des phrases casse-tête, le patient David insiste sur la différence entre les objets et les humains. Un pot. Son couvercle. Des hommes. David prend le couvercle du pot et le frappe de sa main pour qu'il résonne. Il se lève et se dirige vers un de ses compagnons. Il lui cogne sur le front.

Un seul mot pour décrire la relation objet et humain: Different !

Int. Soir. Communauté Archway.

Une patiente se positionne dans la toile communautaire par une régression enfantine. Elle titre tour à tout les habitants à proximité - équipe de tournage inclue - selon différents archétypes familiaux. Politique de la famille, avec sa hiérachie, dans la thérapie.

***

Int. Soir. Communauté Archway. Salon.

Please, wake up ! Please, wake up ! Please, wake up !

Le cri d'une femme qui gratte frénétiquement les cordes d'une guitare.

Musique pure : produire des sons sans aucun autre impératif qu'émettre les vibrations de son âme - l'essence de son être.

Croc Blanc a.k.a. The Death of General Wolfe

Benjamin West, The Death of General Wolfe (1770, National Gallery of Canada)

samedi, avril 15, 2006

Journal de bord : Gilles Pelletier, page 3

Le film sur l’art
Gilles Marsolais
Triptyque, 2005, 200 pages

***
Page 10

Comme il s’agit d’un discours cinématographique ( que l’on aurait à tort de qualifier de «second») conjugué au discours préexistant d’une œuvre, plus qu’une simple courroie de transmission, le film sur l’art bien conçu se fait «passage», et le cinéaste qui le pratique devient passeur (pour paraphraser Serge Daney).
***
Page 13

«Chaque œuvre ou chaque artiste pose au cinéma un regard neuf, à résoudre selon une méthode originale, et cela même à l’intérieur d’un même genre.» (Henri Lemaître)
***
Page 15

Tout est question d’intelligence et de sensibilité, pour arriver à manier deux langages distincts et à doser harmonieusement des exigences multiples et parfois contradictoires : se baser sur une recherche approfondie et parvenir à faire oublier l’aridité de ce travail préalable (tout en fournissant une documentation inédite et fouillée), véhiculer un discours critique suffisamment élaboré et novateur sans verser dans l’exposé magistral, transformer en termes cinématographiques les fruits de cette recherche et de cette analyse, veiller à l’équilibre interne du film, à son résultat qui doit être en accord avec l’œuvre abordée et non se substituer à elle (impliquant une réflexion sur les notions de mouvement et de statisme, d’espace et de surface plane, de luminosité, ainsi qu’une exploration des multiples possibilités de la bande-son, etc.), voire inventer un style cinématographique et favoriser l’établissement de nouveaux rapports avec l’œuvre (justifiant par le fait même le recours aux moyens de cinéma).
***
Page 18

Évalués en fonction de critères proprement cinématographiques, les meilleurs films sont souvent ceux qui s’arrêtent au «comment» du travail de l’artiste, plutôt que de chercher à en approfondir le «pourquoi» (une quête plus périlleuse, menacée par la lourdeur didactique).
***
Page 153

Souvent, on peut vérifier cruellement que les meilleurs films sur l’art, tout comme les œuvres qu’ils abordent, sont encore ceux qui naissent d’une nécessité impérieuse, qui cherchent à répondre à une question relative à une pratique artistique, alors que quantité d’autres films paraissent inhabités, sans intérêt, voire carrément inutiles, du simple fait qu’ils ne correspondent à aucune urgence ou qu’ils se contentent de répondre à un impératif d’ordre économique qui relève davantage du marketing autour de l’art et de la récupération des œuvres par des boursicoteurs aguerris.
Croc Blanc a.k.a. qui guette sa proie

vendredi, avril 14, 2006

Chronique DVD

L'ORGANE - DERNIER NUMÉRO - Volume 1, Numéro 5 - 11 AVRIL 2006

http://www.lorgane.org/doc/11042006.pdf

A History of Violence - David Cronenberg
New Line Home Video - 2005

Pris dans un braquage à l’heure de fermeture, le propriétaire d’un petit restaurant de banlieue et père de famille tue brutalement ses assaillants : un cas de légitime défense qui le transforme en héros local, mais fait ressortir les fantômes de son passé mafieux. À partir de la mythologie américaine, l’atypique réalisateur canadien mélange les genres gangster, thriller et même western, pour montrer le retour du réprimé : l’histoire de violence commune à tous les êtres humains, à partir de nos pulsions animales. Pour une leçon de Darwinisme, avec une dose de gore et de sexe en banlieue.


Monty Python's The Meaning of Life - Terry Jones et Terry Gilliam
Universal Studios Home Video, Édition spéciale DVD double – 2003

Entre scatologie absurde et commentaires sociaux virulents, les Pythons explorent, dans leur troisième et dernier film, le sens de la vie. Introduit par un prologue en rimes d’Eric Idle, le premier disque offre une version allongée et restaurée de The Meaning of Life (1983), en plus des commentaires de réalisation par Terry Jones et Terry Gilliam, puis une étrange trame sonore pour spectateur seul. Le second DVD contient une orgie de suppléments : documentaires de production, matériel promotionnel, réunion virtuelle des créateurs… L’expérience totale des Pythons, autant pour initiés que néophytes.


The World- Jia Zhangke
Zeitgeist Films – 2004


Des collègues dans la mi-vingtaine discutent de leur situation précaire d’emploi entre les Twin Towers de Manhattan et la tour Big Ben de Londres, tandis qu’une relation amoureuse s’effrite dans un couloir parisien… À son premier film autorisé par la censure chinoise, Jia Zhangke filme une jeunesse désemparée dans le surréaliste World Park de Pékin, où s’élèvent des répliques de bâtiments légendaires, au tiers de leur grandeur originale. Son quatrième long métrage explore la détérioration des relations humaines en période de globalisation au pays du soleil levant, constat qui s’étend à l’ensemble des pays modernisés : Voir le monde sans jamais quitter Pékin, comme le dit le slogan du parc d’attraction.

Croc Blanc a.k.a. Patrick Bossé

Paroles : Un vieux loup

Gardez vos rêves, gardez les biens
Et si vous voyez des curieux
Se pencher pour les observer
N’hésitez pas, lâchez les chiens
Georges Moustaki, Gardez vos rêves
Croc Blanc a.k.a. Veux tu manger des Fruit-loup...

mardi, avril 11, 2006

Acteurs : Trois actes par Godard

ACTE I
Dans Deux ou trois choses, Marina Vlady m'a dit un jour : «Qu'est ce que je dois faire ? Tu ne me dis jamais rien.» Je lui ai répondu (elle habite Montford-l'Amaury) :«Au lieu de prendre le taxi pour venir au tournage, tu n'as qu'à venir à pied. Si tu veux bien jouer, c'est la meilleure chose à faire.» Elle a cru que je me foutais d'elle et elle ne l'a pas fait. Je lui en ai toujours voulu pour ça, et, du reste, je lui en veux encore un peu.
Godard par Godard, page 53
ACTE II
L'acteur, lui, comme beaucoup de travailleurs de professions libérales, s'évade souvent de son travail et ne travaille pas huit heures par jour, d'abord parce que l'on ne tourne pas sans arrêt huit heures par jour. Tout ce que je lui demande, moi, c'est de travailler davantage entre les prises, et moins pendant.
Godard par Godard, page 54
ACTE III
Ce que les surréalistes appelaient des «exercices pratiques». Il en faut dans tous les domaines, et pour tous les cas.
Godard par Godard, page 54

***

Je jogge presque tous les jours sur mon blog. Un exercice parmi tant d'autres.

Croc Blanc a.k.a. aux pas de course

Journal de bord : Gilles Pelletier, page 2

Voir l'histoire plutôt que la raconter.
Le cinéma est le seul endroit où ça peut se faire.

Jean-Luc Godard - Godard par Godard, page 163

Croc Blanc a.k.a. journée de Godard

Godard sur les livres de poche

J'aime énormément les livres, et les livres de poche, parce qu'on peut les mettre dans la poche (en fait, c'est eux qui vous mettent dans la poche).
JEAN-LUC GODARD - "Quand j'ai commencé à faire des films, j'avais zéro an"
Par Robert MAGGIORI
samedi 15 mai 2004
Croc Blanc a.k.a. comment se sentir à peine louveteau devant les grands loups...

lundi, avril 10, 2006

Film du jour : Sexy Beast

Sexy Beast, 2000 - Jonathan Glazer
Int. Soir. Restaurant.
Atmosphère détendu. Les amoureux Gal et Deedee, assis face à face, feuillettent le menu. Ils attendent un couple d'amis. Ils cherchent quoi manger, quoi boire. Ils nomment différents plats et breuvages. Nerveux, leur amis Teddy et Jackie arrivent finalement. Gal les questionne. Jackie annonce à Gal qu'il arrive, que Don Logan s'en vient le voir, lui proposer un contrat. Cassure : visages crispés, gestes précipités, voix hésitantes. Gal énumère les mêmes plats, les mêmes boissons. Mêmes mots, mais plus rapidement, saccadés.
Incarner la peur dans la voix et la prononciation.
***
Ben Kingsley en Don Logan
Int. Soir. Maison de Gal et Deedee.
À peine arrivé, Don Logan propose le contrat à Gal, qui refuse. Il parle de sa retraite, de son envie de ne plus travailler dans ce genre d'affaires. Don Logan insiste. Don Logan n'accepte pas le refus. Don Logan parle de plus en plus vite et fort. Les mots se précipitent, se bousculent. Phrases vulgaires, mots-cris, insultes et injures.
Construire le méchant par le ton et le débit. La violence qui explose la langue.
Croc Blanc a.k.a. le dernier trappeur

Défnition: Élévation, partie II

Encore les mots des autres.
Toujours la même recherche de sens, d'une définition.
Pas certain de la provenance d'un tel désir pour un mot.
De la source.

***


Pour descendre en nous-mêmes, il faut d'abord nous élever.
Joseph Joubert
***

Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé.
Saint Matthieu, Évangile - Matthieu 23.12
***

Il n'y a que les passions et les grandes passions qui puissent élever l'âme aux grandes choses.

Denis Diderot, Pensées philosophiques
***

Le désir de s'élever au-dessus de la nature humaine n'est souvent qu'une façon de mépriser les hommes.

Robert Escarpit, Lettre ouverte à Dieu
***
La politique n'est rien d'autre qu'un moyen de s'élever dans le monde.
Samuel Johnson, Conversation - 7 Avril 1775


Croc Blanc a.k.a. la politique de la meute

Élévation : Godard selon Bergala

La Passion, 1982 - Jean-Luc Godard

La pesanteur, la grâce et le cinéma

De Passion et de Nouvelle Vague, on pourrait commencer par dire que ce sont deux films où Godard a éprouvé le besoin impérieux d’une grande grue, comme dans les films d’Hollywood ou comme Rossellini dans deux plans de Voyage en Italie - film qu’Alain Delon et Dimiziana Giordano étaient censés regarder à la télévision dans le scénario de Nouvelle Vague. Par un besoin d’élévation, pour que le film quitte de temps en temps la hauteur et l’échelle des affaires humaines pour s’élever à un point de vue qui ne soit plus celui des personnages, encore moins celui d’une maîtrise surplombante du cinéaste. Mais pour rendre compte dans le même plan des passions humaines et de la majesté d’une grande demeure au bord du lac, depuis le point de vue non humain des plus hautes branches de ces arbres qui assistent impassibles et bienveillants depuis des siècles à cette minuscule, énigmatique et touchante agitation, comme dans un tableau de Poussin. Mais aussi par un besoin de chercher la grâce dans le mouvement descendant de la caméra, comme dans le dernier mouvement de grue sur le tableau du Greco dans Passion. Dans ces deux films, Godard, qui avait demandé à Isabelle Huppert de lire La Pesanteur et la grâce en guise d’exercice spirituel pour se préparer à jouer son rôle de vierge militante syndicale dans Passion, reprend à son compte la phrase de Simone Weil : « La pesanteur fait descendre, l’aile fait monter : quelle aile à la deuxième puissance peut faire descendre sans pesanteur ».

Alain Bergala
Croc Blanc a.k.a. à la recherche de Simone Weil

dimanche, avril 09, 2006

Définir : Élévation, partie I

Faire du cinéma un art d'élévation.
Définir le cinéma avec, autour et à partir du mot Élévation.
Point de départ: les mots des autres.

***
Le plus grand danger pour la plupart d'entre nous n'est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions, mais qu'il soit trop bas et que nous l'atteignons.
Michel-Ange
***

Le travail est indispensable au bonheur de l'homme ; il l'élève, il le console; et peu importe la nature du travail, pourvu qu'il profite à quelqu'un : faire ce qu'on peut, c'est faire ce qu'on doit.
Alexandre Dumas, fils
***

L'homme ne peut rester lui-même qu'en travaillant sans cesse à s'élever au-dessus de lui-même.

Jules Lachelier, Lettres à Espinas

***

Qui veut s'élever au sommet doit chercher la base en la caverne.
Isha Schwaller de Lubicz
Egyptologue et mathématicien français
***

La seule possibilité de donner un sens à son existence, c'est d'élever sa relation naturelle avec le monde à la hauteur d'une relation spirituelle.

Albert Schweitzer, médecin français, Ma vie et ma pensée

***
Ce qui élève l'homme par rapport à l'animal, c'est la conscience qu'il a d'être un animal... Du fait qu'il sait qu'il est un animal, il cesse de l'être.
Friedrich Hegel
***

Il suffit d'abaisser notre prétention à dominer la nature et d'élever notre prétention à en faire physiquement partie, pour que la réconciliation ait lieu.
Francis Ponge, Le grand recueil
***

Qui veut élever en un instant une flamme puissante commence par l'allumer avec de faibles brins de paille.

William Shakespeare, Jules César
Croc Blanc a.k.a. un loup parmi tant d'autres...
Défocaliser
Manifeste de Lars Von Trier pour The Five Obstructions

Nous sommes à la recherche d’une chose fictionnelle, non pas factuelle. La fiction étant limitée par notre imagination, et les faits, par notre perspicacité, la partie du monde que nous cherchons ne peut être cernée par une « histoire », ou approchée suivant un « angle».

Le sujet que nous cherchons se trouve dans la même réalité que celle qui inspire les faiseurs de fiction. C’est la réalité que les journalistes pensent décrire. Mais ils ne parviennent pas à trouver ce sujet peu commun, car leurs techniques les aveuglent. En fait, ils ne veulent pas le trouver, car ces techniques sont devenues le but en soi.

Quand on découvre ou cherche une histoire, ou à fortiori un argument qui communique, on supprime cette histoire. Il suffit pour ce faire de mettre l’accent sur une simple régularité, réelle ou artificielle,ou présenter au monde une imagepuzzle dont les solutions ont été choisies à l’avance.L’histoire, l’argument, la révélation et la sensation nous ont dérobé ce sujet : le reste du monde,qu’il n’est pas si aisé de transmettre, mais sans lequel nous ne pouvons vivre !

L’ennemi, c’est l’histoire. Le thème, présenté en dépit de toute décence. Mais c’est aussi le fait que l’importance d’un argument soit prétendument soumis à l’évaluation du spectateur, à grands renfortsde points de vue et de faits, contrebalancés par leurs antithèses. C’est la vénération du contour,tout-puissant, au détriment du sujet dont il provient.

Ce sujet, qui est peut-être le vrai trésor de la vie, s’est volatilisé devant nos yeux.

Comment le redécouvrir ? Comment le transmettre, le décrire ? Le défi ultime du futur est de voir sans regarder : défocaliser ! Dans un monde où les médias se prosternent devant l’autel de la netteté, et ce faisant vident la vie de toute vie, le DEFOCALISATEUR sera le communicateurde notre époque – ni plus, ni moins!

Lars von Trier - Rageleje, 22 mars 2000
Croc Blanc a.k.a. Who's afraid of the big bad wolf ?

Citation : L'art de la contrainte

L'art est toujours le résultat d'une contrainte. Croire qu'il s'élève d'autant plus haut qu'il est plus libre, c'est croire que ce qui retient le cerf-volant de monter, c'est sa corde.

André Gide, Nouveaux prétextes

Croc Blanc a.k.a. loup de mer

Film du jour : Five Obstructions

Five Obstructions, 2003 - Jørgen Leth et Lars Von Trier

Trente années après la réalisation du court métrage The Perfect Human, le réalisateur danois Jørgen Leth se cofronte aux règles dictées par Lars Von Trier, pour réinterprêter de cinq manières différentes son idée originale.

Diriger l'imagination par des obstacles, des règles, des dogmes.

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Utiliser le film en outil d’enseignement :

Comment construire une même idée différemment.

Croc Blanc a.k.a. Si le loup y était...

vendredi, avril 07, 2006

Film du jour : Les Choristes

Les Choristes, 2004 - Christophe Barratier

Sauver par le chant de jeunes coeurs. Le professeur Clément Mathieu - compositeur de musique à ses heures - obtient un poste de surveillant dans un orphelinat. Pour donner l'espoir à la vie - une mission - aux enfants abandonnés de sa classe, Mathieu les regroupe en communauté musicale, chorale enjouée.

L'importance des maîtres.
Naître par l'art / l'art de naître.
***

Vois sur ton chemin
Gamins oubliés égarés
Donne leur la main
Pour les mener
Vers d'autres lendemains
Paroles et Musique: Bruno Coulais, Christophe Barratier 2004
Croc Blanc a.k.a. choeur de loup

mardi, avril 04, 2006

Histoire du soir: Hier

En général, je me contente d'écrire dans ma tête. C'est plus facile. Dans la tête, tout se déroule sans difficultés. Mais, dès qu'on écrit, les pensées se transforment, se déforment, et tout devient faux. À cause des mots.
Agota Kristof, Hier, page 16
Apprendre à écrire le scénario comme genre littéraire pour mettre en mots les images en tête.
Croc Blanc a.k.a. dans la gueule du loup

Film du jour: Three Burials...

The Three Burials of Melquiades Estrada, 2005 - Tommy Lee Jones

Ext. Jour. Désert frontalier. Entre le Texas et Mexico.

État de paranoïa : Se sentant menacer par des coups de feu, un garde côtier de la frontière américaine tue à distance un Mexicain, qui tentait seulement d’éloigner un loup de son troupeau de chèvres.

Prendre la loi entre ses mains, longue marche vers la Rédemption : Un cowboy, ami du Mexicain meurtri, kidnappe son présumé assassin pour l’aider à transporter la dépouille jusqu’à son village natal de Jimenez pour l'enterrer : «Le Seigneur Dieu formait l’homme avec la poussière du sol...de cela tu venais; car tu es poussière; et, dans la poussière, tu retourneras» (Genèse 2:7; 3:19).

État d’exception : Le cowboy s’élève en souverain et retire les libertés individuelles à son sujet captif, le garde côtier, ne répondant plus qu’à la volonté de son maître.
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Ext. Soir. Désert.
La dépouille se décompose : odeur putréfiante, visage tuméfiée, peau en lambeaux. Des insectes commencent à se nourrir du cadavre. Inacceptable pour le cowboy. Il verse de l’alcool sur le visage du défunt et le met en feu, pour l’éteindre rapidement. Tuer les insectes pour arrêter le temps.

Garder le corps mort indemne dans la procession vers sa sacralité.
Indemne : le sain et le sauf, l’immun, le saint, le sacré, heilig, holy.
Jacques Derrida. Foi et Savoir. Page 88
Croc Blanc a.k.a. entre chien et loup

lundi, avril 03, 2006

Journal de bord - Gilles Pelletier - page 1

Se préparer à poursuivre l'aventure Paroles d'artiste - assumer une réalisation totale.
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Petits mots d'une amie sur le documentaire-portrait

Se rappeller que l'essence est dans la rencontre: la relation unique entre le sujet et le réalisateur.

Croc Blanc a.k.a. en habit de brebis

Histoire du soir : Le travail d'écriture

Comment devient-on écrivain ?
Il faut tout d'abord écrire, naturellement. Ensuite, il faut continuer à écrire. Même quand cela n'intéresse personne. Même quand on a l'impression que cela n'intéressera personne. Même quand les manuscrits s'accumulent dans les tiroirs et qu'on les oublie, tout en en écrivant d'autres.
Agota Kristof, L'analphabète, page 45
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Souvenir d'un professeur qui raconte la discipline:
Anecdote sur Bergman qui s'assoyait une heure par jour à sa table d'écriture.
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Le plaisir de la cérémonie d'écriture:
Je dois d'abord m'acheter le grand cahier pour mon petit projet.

Croc Blanc a.k.a. où est la meute ?

dimanche, avril 02, 2006

Phrase du matin : C'est égal...

Avez-vous déjà ouvert une boîte aux lettres vide ?
Agota Kristof - C'est égal, page 48

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Exprimer par un seul geste l'attente, le rêve, l'espérance. La déception.
La simplicité volontaire de l'écriture.
Croc Blanc a.k.a. An American Werewolf in Paris

Film du jour : Où est la maison de mon ami ?

Où est la maison de mon ami ?, 1987 - Abbas Kiarostami

Incarner le divin dans le quotidien, le sacré à hauteur d'homme :
codifier les personnages par un geste typique de la mythologie grecque

Le jeune homme - Hermès : la course d'un messager, qui cherche à remettre à son ami perdu son cahier d'école.

Les femmes - Naïades : puisant l'eau potable au puits, lavant le linge dans un large sceau.

Le vieillard - Atlas : disparu sous le poid du monde - une large pile de bois sur son dos.

Le sage - Zeus : le feu de la cigarette en éclair.

L'artisan - Vulcain : forger les portes et fenêtres, plutôt que les éclairs du grand architecte.

L'homme - Sisyphe : sortant les pierres d'un sous-sol devant la porte de sa demeure, pour inévitablement avoir à les déplacer à nouveau.

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Exprimer la responsabilité morale envers son prochain, le don de soi:

Faire les devoirs dans le cahier oublié de son ami, pour éviter qu'il soit expulser de la classe.

Croc Blanc a.k.a. le loup des steppes